JUIN l593.                             449
En ce tems, plusieurs prédicateurs, soit du parti.de la Ligue, soit de celui des royalistes, déclament les uns contré les autres : les uns donnent au Pape trop de licence, et les autres la limitent trop. Un nommé Chauveau a prêché dans le voisinage de cette ville que le Pape n'avoit rien à voir dans l'élection d'un roy ; les autres prêchent que cette election dépend totalement du souverain Pontife. Les sentimens des uns et des au­tres sont appuyez par des libelles qui fourmillent tous les jours.
Le jeudy 10 du mois de juin, les Etats ont aprouvé ce qui a été fait par les députés dans la conference de la Roquete : hormis l'écriture donnée par un d'iceux députés, contre lequel la chambre du clergé a pro­testé de ne l'avouer jamais.
Le vendredy 11 de juin, se sont rendus les députés des deux partis en la maison de La Villette, où une foule des habitans de Paris est aussi allée, étant cu­rieux de la résolution de cette conference, et désirant la continuation de la treve. L'archevêque de Bourges a ouvert la conference par un détail de ce qui s'é­toit fait dans la derniere, ains dans toutes les au­tres, dont il avoit écrit le principal; comme ils ver-roient par la déclaration qu'il a mise sur le bureau, signée par ledit archevêque, Chavigny, Bellievre, Schomberg, Camus, de Thou et Revol ; laquelle après avoir été lue, ledit archevêque de Bourges a requis ré­ponse, et specialement sur Ia treve qu'on leur avoit proposée.
Les députés des Etats, après avoir conferé entre eux, ont pris ladite déclaration pour la communiquer aux Etats, et ont promis réponse.
46.                                   »             29
Digitized by Google